RETRAITES - Fillon inflexible sur le coeur de la réforme

Au lendemain des manifestations contre la réforme des retraites qui a massivement mobilisé (entre 797.000 et 2 millions de personnes ont manifesté à l'appel de six syndicats), François Fillon, jusqu'ici discret sur le sujet, est monté au créneau pour défendre la politique gouvernementale. Lors d'un "point d'étape" à Matignon sur la réforme des retraites, le Premier ministre a d'emblée prévenu qu'"aucune mobilisation ne réglera le problème démographique".

Sans surprise, le gouvernement ne devrait donc pas céder sur le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans. "L'intérêt général nous commande de ne pas transiger sur les principaux paramètres de la réforme", a déclaré François Fillon, qui a rappelé que le dialogue restait néanmoins ouvert à la concertation sur certains points, dont celui des carrières longues. "Aucun Français ayant commencé à travailler avant 18 ans ne sera obligé de partir à la retraite après 60 ans", a-t-il ainsi rassuré.


Rappelant les précédentes réformes des retraites de 1993 et de 2003, François Fillon a souligné qu'elles avaient "été contestées en leur temps", mais qu'elles étaient "admises maintenant par tout le monde, y compris par ceux qui les ont combattues souvent avec le plus de force". Alors oui, le "gouvernement comprend les inquiétudes, il écoute l'avis des Français (...), il écoute l'avis des Français qui ont manifesté, il écoute l'avis des Français qui n'ont pas manifesté", mais il gardera le cap.

Un nouveau rendez-vous en 2018


Le Premier ministre a également justifié un nouveau rendez-vous sur les retraites en 2018 "pour envisager la suite" de la réforme en cours. "Les responsables du Parti socialiste qui ont hier battu le pavé savent parfaitement bien que l'allongement de la durée d'activité est nécessaire. Je veux dire combien je regrette la posture qui est la leur et qui ne doit pas leurrer les Français", a-t-il déclaré. "Contrairement à ce qu'ils affirment, nous allons rééquilibrer nos régimes de retraite dès 2018", a affirmé François Fillon, ajoutant : "Afin de pérenniser cet équilibre, nous avons prévu un rendez-vous en 2018 pour envisager la suite de cette réforme."

"Bien sûr, nous aurions pu prendre des décisions jusqu'en 2030 ou jusqu'en 2050 comme certains le réclament (...). Mais nous avons estimé qu'il était plus sage, compte tenu de l'évolution de la situation économique et de la situation démographique, et surtout plus démocratique - il y aura deux élections présidentielles d'ici 2018 -" de prévoir ce nouveau rendez-vous "pour poursuivre l'évolution de nos régimes de retraite", a-t-il conclu.

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